Ludographie Comparée #4

La notion de score dans Mega Man
Disponible depuis le

Dans ce quatrième numéro, Mathieu s’intéresse aux conséquences, en terme de game design, de la présence d’une indication de score dans le premier jeu Mega Man sorti sur NES en 1987, indication qui disparaîtra pourtant dès l’année suivante avec Mega Man 2.

Un mot sur l’émission

En moins d'une heure, Mathieu dissèque un élément au sein d'un jeu ou d'une série de jeux donnée. Sa discipline, la Ludographie Comparée, consiste à expliquer les raisons de la présence de cet élément, le problème qu’il sert à résoudre.
Les commentaires

    Emission toujours aussi intéressante, pour un épisode plus « technique » aussi, selon moi.

    Petite question pour essayer de prolonger le sujet : quelle place réserver, au sein de la dialectique mise en place dans cet épisodes, aux jeux fortement scénarisés qui ont pour autant un système de scoring, ou plus souvent, de ranking ?

    Je pense notamment à des RPG (ex. FF13) qui notent le joueur après chaque combat, en lui attribuant un rang en fonction de critères objectifs (rapidité d »exécution, dommages reçus, etc). Ceci permet parfois de justifier l’attribution de plus ou moins d’items / d’expérience, mais cette attribution pourrait tout à fait se faire de façon implicite, sans affichage explicite de score. Je me demande comment dans ce cas « justifier » la présence de cet élément « arcade » dans un genre situé à l’antithèse.

    D’une autre façon, des jeux purement arcade comme les Beat’em All (je pense à DMC et Bayonetta, notamment) ont conservé la notion de score et de ranking, bien évidemment, mais se sont aussi fortement scénarisés (présence de nombreuses cut scenes et progression scénaristique « cohérente » avec un début et une fin, et des transitions « logiques » entre les scènes). Là encore on constate un mélange des genres.

    Merci pour ce commentaire. J’essaie de varier les choses et de proposer, aussi, des choses plus techniques de temps à autres : le jeu vidéo est une matière ondoyante, et je voulais aborder ce genre de sujet.

    Pour revenir à la question, il est vrai que j’ai balayé de façon cavalière ces jeux intermédiaires qui proposent un « ranking » pour plusieurs raisons :

    – D’une part, je tends à ne pas associer « scoring » et « ranking », comme je vais l’expliquer ci-après;
    – D’autre part, ces jeux me semblent non pas ménager la chèvre et le chou mais, plutôt, tentent de de se travestir, comme le singe habillé en lion reste un singe.

    Tout d’abord, la différence entre le « scoring » et le « ranking ». Il me semble, mais il faudrait pour cela faire une petite étude historique et avoir des données que je ne possède pas, que le « rank » est apparu uniquement au cours de l’histoire moderne du jeu vidéo (soit à compter de la Playstation, je ne me rappelle pas de jeux auparavant cette période exploitant ceci). La différence me semble alors capitale : tandis que le Rank nous donne une note sur une échelle fixée (allant de F à A ou S, mettons) en fonction d’un certain nombre de points donnés, le score n’est limité par aucune barrière et peut toujours s’améliorer. Quand on compare, alors et par exemple, Sonic 3 et Sonic Adventure 2, on peut toujours améliorer le score d’un stage dans le premier, mais dans le second, une fois obtenu le rang « S », que ce soit avec largesse ou tout justement, on ne peut faire mieux. De là, la routine « arcadienne » est en réalité dévoyée en faveur d’une routine scénarisée, puisqu’il s’agit la plupart de temps de trouver le bon enchaînement de mouvements pour atteindre un résultat et suivre la feuille de route pour réussir à atteindre le « S Rank ».

    De là, je considère davantage le rank comme une façon « déguisée » de conserver une logique scénarisée et « anti-arcadienne » du jeu vidéo tout en lui donnant une apparence tout autre : le mélange des genres balancerait, alors, du côté du scénario.

    On pourrait même considérer, mais ce serait à creuser, que si la scénarisation et la cohérence du jeu tendent à rendre le joueur « passif », le « rank » cherche de façon contraire à le rentre actif sans pour autant que l’on sorte, sémiologiquement, de cette logique du jeu « console » ou « non-scoré ». Cela me semble faire partie, alors, de tout un autre système pour amouracher les joueurs, rentrant dans la même logique que les trophées ou les « side-quests » complétionnistes et absurdes, et n’étant alors pas à comparer au scoring.

    Mais ce n’est là qu’une hypothèse, le sujet est intéressant et il faudrait y développer davantage. Mais d’instinct, c’est que je dirais.

    bonjour, je voulais juste savoir quelle musique passe en fond a partir de 4mn15, ca m’a fait penser a du secret of evermore mais je ne pense pas que ce soit ca. merci d’avance pour l’info 😉

    Merci Mathieu pour cette réponse détaillée.

    Je n’avais pas eu l’idée en effet de différencier ainsi scoring et ranking, et je suis, du coup, bien en phase avec les réflexions qui en découlent. Sujet intéressant en effet que celui du travestissement par emprunts artificiels à des genres connexes !

    Encore une fois merci et bravo pour ces podcasts.

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