Ludographie Comparée #33

Désacralisation, dévalorisation, redécouverte
Disponible depuis le

Dans cet épisode spécial questions-réponses de Ludographie Comparée, Mathieu Goux se penche sur les questions suivantes :

  • Le jeu vidéo va-t-il et doit-il connaître une désacralisation pour arriver à sa maturité ?
  • Est-ce que les soldes et les bundles dévalorisent le jeu vidéo ?
  • Un jeu vidéo peut-il ne plus s’apprécier avec le temps ?
  • « Keep Talking and Nobody Explode » est-il un jeu vidéo ou un jeu de société ?

Un mot sur l’émission

En moins d'une heure, Mathieu dissèque un élément au sein d'un jeu ou d'une série de jeux donnée. Sa discipline, la Ludographie Comparée, consiste à expliquer les raisons de la présence de cet élément, le problème qu’il sert à résoudre.
Les commentaires

    Après plusieurs tentatives d’écoute (et malgré un intérêt très développé pour le game design et les JV en général), désolé mais il m’a été impossible d’accrocher à ce podcast.
    Si le fond du propos est parfois pertinent, intéressant et original, la forme se perd trop entre les pires côtés über-doctes de France Culture et les digressions érudites assénées pour appuyer, plus que déroulées pour illustrer.
    Bref, ce sera sans moi, dommage.

      Je suis navré que l’émission n’ait pas su vous trouver, et que sa forme n’ait pas su vous plaire suffisamment pour atteindre le fond que vous trouvez digne d’intérêt. Peut-être que l’exercice du « Q&A », dans lequel nous n’avons que quelques notes éparses et où les idées se déroulent sans bornes, vous convient moins qu’une émission traditionnelle de cette série, avec un texte écrit par avance et, partant, moins fleuri.

      Dans tous les cas, merci pour votre curiosité, et peut-être qu’un autre projet de mon chef saura mieux vous toucher !

        J’ai écouté les deux types d’émissions, et non, ce n’est définitivement « pas ma came ».
        Mais ça ne veut pas dire que c’est mauvais, simplement que la forme, plus que le fond, prend un parti qui divise et que je me trouve du mauvais côté de cette division.
        J’espère pour vous que la majorité des auditeurs se situera de l’autre et que l’émission trouvera son public.

        La démarche qui consiste à analyser le jeu vidéo sous un angle universitaire « sérieux », en abandonnant le côté un peu punk et « sous-culture » qui fait partie, à mon avis, de son identité profonde, me paraît regrettable car je pense que le domaine n’a pas besoin de ce faux nez pour conquérir sa légitimité artistique et culturelle. (Par exemple je joue actuellement à The Talos Principle qui allie gameplay remarquable, prospective scientifique et profonde réflexion métaphysique tout en trollant gentiment dans tous les coins et en conservant son mordant).

        L’approche « dissective » universitaire a malheureusement tendance à tuer la magie de l’art (quel que soit l’objet analysé, JV, texte, musique, art plastique…), là où il est au contraire possible de l’amplifier en étendant la réflexion au-delà, en mettant en perspective, tout en conservant un regard critique et une distance. A trop plonger dans le sujet, à trop le prendre « au sérieux », on finit par le muséifier et le naphtaliner alors qu’on n’a, à mon avis, pas encore atteint le plein potentiel subversif du média jeu vidéo et de tous ses dérivés mutants.

        Bref, je retenterai de temps en temps l’expérience de vous écouter car, si votre approche n’est pas celle que je choisirais, elle a le mérite d’exister de de porter la réflexion sur un terrain encore à explorer. Bonne continuation à vous, et merci Radio Kawa pour la qualité de vos émissions.

          Vous soulevez des points cruciaux, qui touchent au cœur même de ma démarche. Déjà, sachez que bien que l’audience de l’émission soit moindre que les autres du site, elle a un petit nombre de fidèles et de réguliers : sans préjuger de ce qu’ils apprécient ou non, il semble que l’émission ait un public, de niche certes, mais existant. C’est ce que traduit la longévité de l’émission et sa régularité, quand bien même y aurait-il toujours place à amélioration, évidemment. Je me suis surtout consacré au fond et à la précision de mes analyses, en sachant qu’il me faut encore améliorer les contours formels pour prétendre à la qualité et, peut-être, attirer à moi des auditeurs plus habitués à une autre façon de raconter le jeu vidéo.

          Je reviens cependant sur ce que vous dites concernant l’approche universitaire que je me propose d’adopter. Tout comme vous, je ne pense pas que ce soit ainsi qu’un objet acquiert une quelconque légitimité : c’est au contraire parce que je considère cette légitimité acquise, même si cela serait plus empirique que réfléchi, que je désirais proposer ce travail. J’ai considéré, au commencement de mon projet, que le jeu vidéo avait suffisamment de maturité pour supporter une démarche réfléchie, « dissective » si je reprends votre terme, à contre-courant des discours dominants que l’on connaît par ailleurs et ce sans l’appauvrir ou le pervertir.

          En réalité, mais c’est là quelque chose que je défends par ailleurs, je ne pense pas que ce type de discours « tue » ou muséifie son sujet : j’ai plutôt tendance à le considérer comme une façon parallèle d’aborder cet objet. Il n’a pas vocation à se substituer à une autre approche, mais à les compléter, comme j’ai pu l’observer, mettons, avec la Littérature et les travaux de Gérard Genette, par exemple : ils ont ouvert des pistes stimulantes et pour la recherche, et pour les auteurs qui ont pu se positionner, de façon réfléchie, vis-à-vis de ce qui a été analysé. Du moins, je n’ai jamais eu pour objectif de prendre les choses sans recul critique et sans distance, l’objectif de ces émissions Q&A étant précisément de placer mes études dans une perspective dynamique, susceptible de confronter les jeux nouveaux avec les modèles anciens. Je pense que l’on ne peut saisir la subversion qu’une fois compris la régularité vis-à-vis de laquelle elle se place ; et en retour, je pense que cela permet de mieux apprécier les innovations que l’on peut trouver. Du moins, c’est là l’un de mes objectifs, même si je ne pense pas y parvenir parfaitement, et sans accroc.

          En tout cas, je suis heureux de lire que vous retenterez l’expérience, en espérant vous voir à nouveau réagir. Merci pour vos compliments, et au plaisir de vous relire.

    JoqLePecheur

    Faut-il forcément dire le mot en B pour désacraliser 🙂 ?

    La réflexion sur un époque du jeu vidéo encore très héros-centrée et sur l’automatisation me passionnent. Tant de choses à faire !
    Elles ont été évoquées il me semble dans des épisode récents de la chaîne youtube « Extra Credits »
    En tant que dev très amateur je prendrais grand soin à réfléchir à ces thématiques, je suis sûr qu’elles vont s’inviter de plus en plus dans des productions abouties et à gros moyens.

    Si ce n’est déjà fait, je vous encourage à jouer à « This War of Mine ».
    Il réussit à mon avis à générer des émotions par son gameplay au dela de son ambiance et des mini-cinématiques: mouvements lents, difficulté, répétition, condition pour « finir » le jeu inconnue.

    Merci pour l’émission

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